La mésothérapie ou intradermothérapie est une technique médicale visant à injecter dans la peau (voie intra-dermique ou sous-cutanée) et en petite quantité des produits actifs (médicaments injectables), afin de traiter diverses affections, en particulier douloureuses.
Cette technique fut développée par le Dr Michel Pistor à partir de 1952.
La mésothérapie est obligatoirement pratiquée par un médecin (le mésothérapeute est un médecin). La séance de mésothérapie est associée à une consultation médicale et s'inscrit dans la prise en charge globale du patient (pour plus d'informations).
Cette technique est reconnue par l'académie de médecine depuis 1987, et est encadrée par un diplôme inter-universitaire de mésothérapie validé par le conseil de l'ordre des médecins depuis 2003. Ce traitement est toujours associé aux prises en charges (para)médicales habituelles (kinésithérapie, autres spécialistes, ostéopathie, podologie...).
1. Comment se passe une séance de mésothérapie?
2. Quelles sont les indications de la mésothérapie?
Les indications sont multiples, elles concernent plusieurs domaines. La technique d'injection en mésothérapie est principalement utilisée dans le cadre de maladies douloureuses aiguës (c'est-à-dire de durée courte sur quelques jours ou quelques semaines) ou chroniques (au moins 6 mois). Le traitement est indissociable de la prise en charge médicale habituelle (kinésithérapie, repos adapté, attelle, avis chirurgical si besoin, etc.)
Certains médecins utilisent la technique d'injection de la mésothérapie, pour traiter d'autres type de maladies (anxiété mineure, stress, douleurs dites fonctionnelles), d'autres médecins utilisent cette technique dans le cadre de la médecine "anti-âge".
3. Quelles sont les contre-indications de la mésothérapie?
La contre-indication principale concerne l'allergie aux produits injectés, il est important de préciser au médecin toute allergie avant d'effectuer une séance. L'utilisation de la mésothérapie n'est également pas recommandée lors de la grossesse.
On note également des non-indications, c'est-à-dire des maladies pour lesquelles la mésothérapie n'est pas recommandée ou expérimentée, ou lorsque le diagnostic n'est pas clairement défini.
Les produits utilisés sont choisis par le médecin, en fonction de la phase de la maladie à traiter, et les allergies ou contre-indications aux médicaments.
Les traitements injectables les plus courament utilisés sont : les anesthésiques locaux, décontracturant, anti-inflammatoires, anti-oedémateux. La mésothérapie n'utilise pas les corticoïdes injectables.
Des produits de phytothérapie injectable et d'homéopathie peuvent parfois être employés.
Les médicaments sont injectés avec une seringue stérile et une aiguille (très fine) stérile et à usage unique.
Comme son nom l'indique (intradermothérapie), les produits sont injectés dans les diverses couches constituant la peau. La profondeur est variable selon la maladie et l'objectif du traitement. Habituellement on distingue des profondeurs dites superficielles (entre 0 et 2 mm de profondeur) et des injections dites profondes, jusqu'à 4 mm. Les injections sont faites en de multiples points : nombreux si peu profonds et peu nombreux si injection plus profonde.
Les injections sont pratiquées à la main ou parfois à l'aide d'un pistolet injecteur.
L'injection se fait habituellement en regard des zones douloureuses, sauf dans certaines indications (expliquées en consultation).
Il existe une technique appelée Mésothérapie Ponctuelle Systématisée (créée par le Pr Mrejen) ou la profondeur d'injection est de 13 mm maximum (zones ou la peau est plus épaisse), pour traiter certaines atteintes douloureuses.
La fréquence varie selon la durée de la maladie et son mode d'apparition.
Le schéma habituel pour une pathologie douloureuse aiguë (exemple lumbago, entorse) est de 3 injections à une semaine d'intervalle.
Dans le cas d'une douleur chronique (plus de 6 mois de douleur), on peut proposer des séances plus espacées, tous les 2 à 4 semaines, voire plus.
Ces schémas peuvent être adaptables.
Les effets indésirables varient selon le produit injecté, il peut parfois arriver qu'il y ait une rougeur (érythème) ou démangeaisons (prurit) temporaires sur les zones d'injections. Certains produits peuvent aussi donner dans les suites directes de l'injection des bouffées de chaleur. Des réactions allergiques dites retardées peuvent parfois survenir temporairement (eczéma pendant quelques jours).
Les effets indésirables graves sont exceptionnels, ils concernent les réactions allergiques immédiates aux produits injectés. Le risque d'infection de la peau est également exceptionnel en respectant les conditions d'hygiène et d'asepsie lors de la séance (par le médecin) et au décours (par le patient).
Tout effet indésirable doit être notifié au médecin, car il est toujours possible de les limiter voire les supprimer en modifiant les produits.
Les effets indésirables prévisibles sont généralement précisés par le médecin effectuant l'acte de mésothérapie.
Ces informations proviennent principalement d'une étude appelée ENATOME recensant les effets indésirables d'une séance de mésothérapie (Société Française de Mésothérapie ENATOME 1 et 2. Revue de la SFM. 1995 oct ; p. 47-55).
Comme il y a une effraction de la barrière que constitue la peau, il convient d'éviter le risque d'infection. Ainsi, on recommande d'éviter les situations à risque d'infection dans les 48 heures après la séance. Il ne faut notamment pas mettre de crème ou produit (autre que désinfectant) sur la zone traitée, et éviter toute baignade (bain ou piscine). L'exposition aux UV est également déconseillée pendant 48 heures (risque de photosensibilisation/brûlure aux rayons du soleil).
Il arrive que dans les suites d'une séance, après diminution franche ou disparition des douleurs, il y ait une réapparition des douleurs, parfois plus importantes qu'avant la séance. On parle d'effet rebond. Il est important de signaler toute recrudescence des douleurs, afin que le médecin adapte le traitement.
Non. La technique d'infilration est différente. Lors d'une infiltration, l'injection est plus profonde, on dit que l'acte est davantage invasif. Elle est typiquement intra-articulaire, ou péritendineuse (avec parfois un guidage échographique ou radiologique). Les effets indésirables sont différents et variables selon les produits utilisés. L'infiltration utilise habituellement un traitement corticoïde injectable, mais peut parfois utiliser l'acide hyaluronique, voire le plasma riche en plaquettes (PRP), selon la maladie à traiter.
